Test – Sonic Mania

Test – Sonic Mania

Dernière entrée en date alors, Sonic Mania entendait bien briser le « Sonic Cycle », un cercle vicieux pouvant se résumer en trois phases : l’annonce d’un nouveau titre laisse penser à un triomphant retour, les premières vraies infos laissent présager un jeu tout juste sympathique puis, lorsquil sort enfin, il se vautre littéralement et pousse les joueurs à ne plus croire en la mascotte de SEGA (avant d’être entraînés par un nouveau cycle). Quand bien même cet opus prétendait être un véritable retour aux sources, il paraissait impossible de ne pas se méfier. Il faut dire qu’entre l’énième resucée de Green Hill Zone, des graphismes résolument rétros et un contenu faiblard, les preview du titre ne laissaient guère songer à un véritable hit. Et pourtant…

Fans, je vous aime

Dès le lancement du jeu, les fans du hérisson bleu sont accueillis par une cinématique aux allures de cartoon tout droit sortie des années 90. La musique, les animations et même le clin d’œil de l’ascenseur – les lettres dédiées aux étages correspondent respectivement aux épisodes 1, 2, 3, Sonic & Knuckles, CD et Mania – ont de quoi tirer une larmichette aux joueurs les plus fidèles de la franchise. Des références, il y en a également des tas dans le jeu en lui-même. Toujours bien pensées, à l’image de l’oubli volontaire de l’honteux épisode 4 dans la séquence animée, elles reflètent le travail acharné et passionné de développeurs amoureux de la série. Car oui, Sonic Mania n’est pas développé par la Sonic Team elle-même, mais bien par une petite équipe d’abord connue dans le milieu du fan game et du hack. Un message fort, tout comme le résultat de ce nouvel opus. Comprenant douze mondes divisés en deux actes pour un total de vingt-quatre niveaux, on pourra compter sur la présence de quatre environnements réellement inédits, dont la magnifique Studiopolis Zone. Parmi les reprises, on retrouvera pêle-mêle : Chemical Plant Zone, Hydrocity Zone, Lava Reef Zone ou Metallic Madness Zone.

Sonic Mania n’hésite pas à piocher dans chacun des épisodes de la Mega Drive pour donner aux joueurs une sélection des meilleurs environnements que la série ait pu offrir mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, Sonic Mania n’est pas un Generations « à la Mega Drive ». Si la majeure partie du jeu nous semble évidemment familière, le titre s’amuse à modifier en profondeur les seconds actes des mondes déjà connus. Il sera ainsi possible de se laisser porter par des tyroliennes dans Green Hill Zone ou de changer les propriétés d’un bassin de gel pour rebondir dessus dans Chemical Plant Zone. Mieux encore, Sonic Mania nous gratifie de mid boss et de boss totalement inédits, apparaissant respectivement à la fin du premier et du deuxième niveau. Pas franchement difficiles, ils ont le mérite d’avoir d’excellentes idées de pattern, à l’image du boss de Chemical Plant Zone, lequel est une référence claire à Puyo Puyo. Le jeu ne cesse de nous surprendre à travers divers obstacles, ennemis ou pouvoirs, jouant avec nos habitudes vis-à-vis d’un Sonic classique. Le bouclier de feu permettra par exemple de brûler des rondins de bois servant de pont, dévoilant une zone impossible d’accès jusqu’alors.

Je vais vite, je m’entraîne

Des nouveautés, il y en a également notamment au niveau de la palette de mouvements. Ici, pas d’attaques ciblées comme dans l’épouvantable Sonic the Hedgehog 4. On lui préfère le Drop Dash : tout en sautant, il faudra appuyer de nouveau sur la même touche et rester enfoncé pour, une fois le sol foulé, bénéficier d’une accélération façon Spin Dash. Parfait pour remonter des pentes, il profitera surtout aux amateurs de vitesse. Se bouclant assez rapidement (environs trois heures), Sonic Mania peut voir sa durée de vie augmenter si on cherche à récupérer toutes les Émeraudes du Chaos et les médailles. Les premières se cachent dans des anneaux géants, où il faudra poursuivre un OVNI comme à l’époque de Sonic CD ; les seconds se terrent au-dessus des points de sauvegarde et reprennent le désagréable concept des niveaux bonus de Sonic 3. Il sera également possible de jouer avec Tails ou Knuckles, ce dernier possédant des niveaux adaptés à sa capacité d’escalade.

Récupérer toutes les pierres précieuses débloquera la vraie fin et le mode Super Sonic. Les médailles permettront quant à elles d’accéder à des modes annexes comme le Debug Mode ou le mode « & Knuckles ». On pourra aussi jouer à deux pour s’affronter dans des courses comme dans Sonic the Hedgehog 2, ou s’essayer dans un mode time-attack toujours aussi peu intéressant pour la majorité des joueurs. Dans l’ensemble, il faut souligner les innombrables idées de gameplay, les nouvelles musiques et autres remix de qualité, le sound design respectueux des opus passés, des nombreuses références et hommages aux précédents jeux, mèmes, fangames ou autres produits dérivés. Plus encore, c’est devant son level design qu’il faut se courber, tant le travail fourni est monstrueux. Proposant de nombreux embranchements au sein même d’un niveau, tous sont intelligemment construits pour peu qu’on apprenne à les doser individuellement, au risque de se manger les nombreux garde-fous.

Conclusion

Sonic Mania est, à n’en pas douter, le meilleur épisode 2D de la franchise. Le travail abattu, titanesque, brille autant sur la forme que sur le fond. Resplendissant, fluide et surtout bourré de trouvailles et de références innombrables, le jeu promet de nombreuses heures à explorer, étudier et mémoriser ses niveaux gigantesques. Parfait pour un jeu nomade sur Nintendo Switch, il reste toutefois agréable à faire et à refaire sur grand écran. On pourra néanmoins regretter une facilité déconcertante à activer des glitchs un peu partout, ainsi qu’une dernière zone particulièrement laide, d’autant plus qu’elle est inédite. Relativement facile en ligne droite ou dans ses quêtes annexes, Sonic Mania n’en demeure pas moins un excellent jeu dont le plaisir incommensurable qu’il procure dépendra surtout des affinités de chacun avec la mascotte de SEGA. 8 sur 10.

Kalimari

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