Test Rétro – Super Mario 3D Land

Test Rétro – Super Mario 3D Land

Sorti le 3 novembre 2011 au Japon sur Nintendo 3DS, Super Mario 3D Land combine des éléments des traditionnels jeux Super Mario à défilement horizontal en deux dimensions et des jeux modernes en trois dimensions. Un épisode très classique, mais toujours aussi bien fignolé, symptômes d’une époque où les séries Nintendo enchainaient leurs sorties de manière automatique, presque désincarnée, sans jamais renier l’excellence du gameplay.

La technique de la feuille morte

Avec la Nintendo 3DS, la mascotte de Nintendo sonne à nouveau la charge dans un épisode savamment nommé 3D Land. D’abord parce qu’il s’agit en effet d’un titre profitant admirablement bien de l’utilisation de la 3D stéréoscopique, d’où le « 3D ». Chaque niveau sait en tirer parti, que ce soit dans des énigmes trompe-l’œil, ou bien dans des tronçons où s’enchevêtrent plusieurs plates-formes. Sans pour autant être indispensable, la 3D se révèle être un atout agréable pour le joueur, amplifiant l’aspect diorama proposé par la direction artistique. « Land », parce qu’il s’agit bien d’un titre adapté au jeu nomade grâce à son rythme parfaitement condensé. Les niveaux sont courts sans l’être trop ; l’ensemble se montre très fun et surtout assez costaud en contenu. La recette est parfaite pour découvrir le jeu via de petites sessions. La durée de vie du titre tourne entre cinq et huit heures en ligne droite mais peut aller bien au-delà si on le complète à 100 %. Terminer le jeu et ses huit mondes avec Mario débloquera Luigi ainsi que huit nouveaux mondes, dits « spéciaux ». En réalité, il s’agira des mêmes niveaux que ceux avec Mario, mais revisités et bien plus difficiles.

Les graphismes du jeu sont, malgré un léger aliasing, très réussis et profitent de couleurs chatoyantes. L’univers de Super Mario y est toujours aussi bien restitué, s’inspirant de celui de Super Mario Bros. 3, toujours aussi lisible, mais en le retranscrivant en 3D. Les environnements sont nombreux et s’enchaînent avec plaisir, allant des plaines au désert, des cieux nuageux aux récifs profonds. Quelques clins d’œil aux titres de la NES seront également de la partie, toujours utilisés à bon escient, évitant de fait d’être invasif ou de tomber dans le piège du fan service. Côté scénario, on a affaire à un Super Mario très classique : Peach s’est encore faite kidnapée par le vil Bowser, et c’est encore au plombier moustachu de devoir la délivrer. Il faut dire qu’au vu de la structure du jeu (pas de hub central à la Super Mario 64 ou de carte à la Super Mario Bros. 3), on ne s’attendait pas à avoir plus. Ce défaut n’en est pas vraiment un, puisque Super Mario 3D Land remplit pleinement son rôle, à savoir celui d’un platformer aux mécaniques bien huilées et au level design toujours aussi ingénieux.

Boum Boumerang

Si on peut pester envers le manque d’originalité de cet opus, il est en effet difficile de critiquer son gameplay et son game design. En plus de nous proposer un titre complet, Nintendo propose encore et toujours une réalisation quasi parfaite. Certains niveaux peuvent se finir de bien des manières différentes, soit en traversant tous les obstacles, mais aussi en abusant du costume du tanuki pour survoler tout le trajet et, tout en se laissant porter, atteindre le sommet du drapeau. Du level design aussi propre, le titre en fourmille malgré quelques redites en termes de mécaniques de jeu, à l’image du double maléfique qui vous poursuit inlassablement. Des points négatifs sont évidemment à dénoter, comme l’évaluation des distances qui parait hasardeuse sur certains niveaux, ou encore le manque de challenge du titre, la faute d’un compteur de vies qu’on accumule facilement. Habitué depuis toujours aux jeux de plates-formes, l’auteur de ces lignes a enchaîné machinalement le jeu sans jamais avoir été véritablement confronté à un gros obstacle. Seul le niveau final, sans utilisé de power-up, a su nous tenir tête (une heure pour être complété la première fois, trente minutes pour la seconde).

Côté pouvoirs, on apprécie grandement le boomerang, très utile et puissant ; un peu moins celui du tanuki, bien trop versatile et game breaker par rapport au reste de l’arsenal du jeu. S’il fallait vraiment pointer du doigt un gros défaut du titre, on se tournerait inévitablement du côté des boss et mid boss. On se contente de nous balancer un Bowser dans sa forme la plus classique ainsi que Boum Boum et Poum Poum, deux nouveaux venus, ersatz des Koopalings. Jamais vraiment intéressants, ni très difficiles, ils ne marqueront pas les esprits malgré leurs trop nombreuses rencontres. Les plus néophytes ou les moins doués pourront toutefois éprouver quelques grosses difficultés dans les mondes spéciaux, où le jeu ne fait pas de cadeaux si l’on ne s’y montre pas suffisamment rigoureux. En temps normal, lorsque l’on meurt cinq ou dix fois dans un même niveau, le titre nous propose respectivement la Feuille d’invincibilité (les propriétés du costume tanuki avec l’invincibilité) ou le P-Wing, permettant d’aller directement au drapeau. Avant de conclure, un petit mot sur la bande-son, qu’on a trouvé très anecdotique, presque prévisible en dépit de ses qualités intrinsèques. Beaucoup de thèmes sont des remix et ne brillent pas par leur originalité malgré l’indéniable efficacité des matériaux d’origine.

Conclusion

Super Mario 3D Land pourrait, à raison, être décrit comme l’épisode de la facilité. Facile parce qu’il n’innove pas vraiment malgré une 3D réussie et bien utilisée, mais aussi parce qu’il ne propose pas de réel challenge, surtout pour les plus joueurs habitués à la formule. On pestera également envers sa bande son, très en deçà de ses prédécesseurs, ou ses boss plus qu’oubliables. Malgré tout ça, Super Mario 3D Land reste une valeur sûre. Il faut dire qu’avec son gameplay exquis, son univers coloré et son level design solide, on serait de mauvaise foi de ne pas reconnaître ses qualités. Parfait pour le jeu en voyage, on le définit comme un must have de la Nintendo 3DS, plus encore si vous n’avez pas touché à un Super Mario depuis quelques années. 7 sur 10.

Kalimari

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