Aujourd’hui est une grande première pour le blog, car nous accueillons un guest pour le test de Soulstice en la personne du Vibromaster que vous avez pu découvrir dans le premier épisode de la Madeleine du JV.
Un franc parlé à toute épreuve, il nous livre sans détours un avis bien tranché sur le soft de Modus Games. Enjoy !

C’est l’heure de la baston ! On se retrouve aujourd’hui pour le test de Soulstice, développé par les italiens de chez Reply Game Studio et édité par Modus Games. Le jeu est un Beat’em Up directement inspiré des maîtres du genre et reposant par conséquent sur des bases solides. Pour autant, a-t-il suffisamment de personnalité pour se démarquer ? Réponse en quelques paragraphes.
Histoire et univers
Bienvenue à Ilden, l’une des trois cités majeures du monde de Soulstice. La cité, autrefois pleine de vie, est aujourd’hui ravagée par des monstres dont l’apparition a été provoquée par une gigantesque faille dans le tissu même de la réalité, juste au-dessus de la Cathédrale. Vous incarnerez Briar, Chevalière de l’Ordre de la Lame Cendreuse, accompagnée de sa sœur Lute, qui n’existe que sous la forme d’un esprit sensé protéger notre héroïne. Une relation symbiotique pour ces deux sœurs qui ne forment en réalité qu’une seule et même entité : une chimère.
Votre objectif est simple : traverser la ville jusqu’à atteindre la fameuse faille et la refermer avant qu’un chaos sans fin ne s’abatte sur le monde, le tout en remontant la piste de votre passé troublé.
Dès l’introduction du jeu, le joueur se retrouve en face d’un univers dense en façade, mais qui peut facilement se résumer une fois les enjeux compris. Loin d’être un défaut, cette complexité apparente suscite l’intérêt tout en évitant au final de se perdre dans un scénario à tiroirs et aux retournements artificiels. L’intrigue en elle même est simple et se repose sur des personnages attachants, avec en tête les deux sœurs qui évolueront tout au long de l’histoire.
Manette en main
Concernant le gameplay, ma première réaction a été de noter une très – pour ne pas dire trop – grande ressemblance avec Devil May Cry. Pas seulement dans le gameplay d’ailleurs, puisque tout l’habillage des premières heures de jeu, de la façon dont les didacticiels s’affichent jusqu’aux items que l’on récupère sont un rappel direct à la série de Capcom. Heureusement, le jeu s’offre très vite une personnalité en complexifiant progressivement ses affrontements.
Les premiers combats se feront simplement en alternant attaques légères et lourdes, ces dernières correspondant en fait à l’arme secondaire utilisée. Très vite cependant, il vous faudra utiliser vos « champs ». Avec la gâchette gauche, vous générerez le champs d’évocation – une aura bleuté utile contre les esprits – tandis qu’avec la gâchette droite, vous ferez apparaître le champs de bannissement (utile quant à lui, contre les ennemis cristallins).
Un principe simple que le jeu n’hésitera pas à pousser dans ses retranchements, notamment en vous mettant face à des ennemis de cristal possédés par des esprits ! Il vous faudra donc apprendre à jongler entre vos attaques classiques et les auras, sans oublier la jauge de lien, laquelle augmente avec les combos consécutifs et diminue avec les dégâts reçus. À haut niveau, elle permet également de provoquer des attaques spéciales dévastatrices ou d’utiliser des pouvoirs spéciaux.
Si on incarne directement Briar, Lute est en fait un personnage de soutien sur lequel on aura tout de même une influence, puisque c’est elle qui pourra parer les attaques ennemies et gérer le champs.
Les combats deviennent donc vite intéressants, d’autant plus qu’ils finiront par proposer un défi assez corsé, même dans les difficultés les moins élevées. Soulstice est le genre de jeu qu’on qualifiera à tort de « défouloir », tant il exige de la concentration de la part du joueur. Un défi intéressant qui, malheureusement, souffre d’un défaut majeur qui sera pourtant perçu comme une qualité par d’autres : sa durée de vie.
Comptez une vingtaine d’heures pour voir défiler le générique de Soulstice, une durée au moins deux fois supérieure aux classiques du genre, mais qui dure bien cinq heures de trop. Eh oui ! Là où la plupart des titres se basent en partie sur la rejouabilité et le scoring pour gonfler leur durée de vie, Soulstice pêche par excès en traînant en longueur, poussant le jeu à élaborer des combats de plus en plus complexes au point d’en devenir fatiguants par moments, et ce malgré les quelques combats de boss épiques qui viendront casser la routine. Dans les faits, une fois arrivé au générique de fin, j’étais personnellement soulagé et lessivé par ces nombreux combats. Dur dur donc, de se motiver à relancer le jeu dans une difficulté plus élevée après vingts heures déjà suffisamment ardues.
Je vais aussi rapidement mentionner les quelques phases de plate-forme, assez rares et pourtant jamais convaincantes, la faute à des caméras fixes souvent mal placées et qui nous font sauter un peu n’importe où…
C’est beau mais c’est bleu
Visuellement, le titre s’en sort plutôt bien en compensant ses lacunes techniques évidentes (textures parfois baveuses, techniquement loin d’être une claque graphique…) par des arrières-plans souvent magnifiques et baignants dans une teinture bleutée très agréable, mais qui peine malheureusement à se renouveler véritablement. La faute justement à cause de ce fameux code couleur qui arrive même à nuire à la visibilité par moments ! Globalement, si une suite devait voir le jour, on ne pourrait qu’espérer un peu plus d’audace dans la direction artistique.
Un dernier mot enfin sur le chara-design, un poil trop inspiré de Berserk, mais tout de même sympathique. On pourra regretter quelques monstres un peu basiques et d’autres qui se ressemblent un peu trop, mais les boss et ennemis majeurs restent un sans faute, toujours agréables à regarder.
Note et conclusion
Au final, Soulstice est un bon jeu. Certes, il souffre de quelques lacunes et reste trop long pour son propre bien, tout en ayant des bases un peu trop similaires aux canons du genre. Ces bases restent tout de même solides et permettent au jeu de très bien remplir son job en proposant un gameplay nerveux et exigeant qui saura satisfaire les fans du genre entre deux épisodes de leurs séries fétiches. Ne reste plus qu’à espérer qu’une potentielle suite corrigeant les quelques errances de ce Soulstice, lequel demeure plutôt sympathique.
14/20










Poster un Commentaire